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■ Geremiade
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-09-07 | [Questo testo si dovrebbe leggere in francais] | Inserito da Yigru Zeltil
VIII
je me souviens d’une dĂ©ception sinueuse tirant du passĂ© son amère substance voguant sans clartĂ© le ne sais oĂą on voyait parfois s’ouvrir sur le front de la chanson un miroir comme une enfance raidie qui crachait l’image par terre et brisait l’éclatante jeunesse — des traces de sang traĂ®naient quelque part sur dĂ©s draps souillĂ©s par des crĂ©puscules attardĂ©s des vers fiĂ©vreux sous la braise je me souviens aussi c’était une journĂ©e plus douce qu’une femme je me souviens de toi image de pĂ©chĂ© frĂŞle solitude tu voulais vaincre toutes les enfances des paysages il n’y avait que toi qui manquais Ă l’appel Ă©toilĂ© je me souviens d’une horloge coupant des tĂŞtes pour indiquer les heures celles qui attendent aux carrefours les solitaires dans chaque passant solitaire il se dĂ©chire un jour le carrefour d’un jour et comme l’heure d’amour vient de l’air retourne Ă l’air chaque carrefour se retrouve dans une autre placide attente avec l’air que l’on chante lointain de plus en plus lointaine enfance Ă la terre mâchĂ©e avec les cendres dans la serrure des mandibules agricoles vorace porte au rire adulte de fer je me souviens de la mystĂ©rieuse hâte qui te poussait après le passage d’un convoi des chaĂ®nes massives remuaient noires dans les tĂŞtes des coqs dressaient un chant frugal entre chaque paire de regards et les vents essuyaient des humides museaux les aboiements tout frais ils allaient Ă©clater bien au loin oĂą il n’y avait plus de mĂ©moire ils Ă©clataient avec fracas de flammes sans bruit je me souviens d’une sereine jeunesse qui ramassait Ă son Ă©talage les soupirs luisants de l’éclatement Ă©pars sans bruit mais bourrĂ©s de flammes comme je les aime quand ils ressuscitent mĂ©talliques des larmes tu le sais — neigeuse adolescence — te souviens-tu des dangers virevoltants dans l’embrun noir de larmes parmi les bouĂ©es des seins coupĂ©s nous voulions boire tout le sang des rochers purulents de soleil qu’essayaient de happer les vagues aux gueules brĂ»Âlantes la mer amenait des cicatrices encore voluptueusement chaudes Ă chaque gĂ©missement elle vidait son sac de crĂ©cellesde tant de douleur ne sachant plus quoi faire te souviens-tu du bruit qui nous enlaçait de notre Ă©treinte qui faisait pâlir les mauvais augures de la flamme et l’écluse du soleil cĂ©dait sous le poids de tant de clartĂ© un Ĺ“il de raisin que l’on crève c’était une journĂ©e plus douce qu’une femme qui palpitait d’un bout Ă l’autre j’ai vu son corps et j’ai vĂ©cu de sa lumière son corps se tortillait dans toutes les chambres offrant des dieux inassouvis aux aveugles adolescences des monceaux d’enfants changĂ©s en sauterelles sur d’immenses dĂ©solations de plages les chevilles glapissantes d’un bonheur sauvage des branches jasant dans les fragiles ruisseaux j’ai vu son corps Ă©tendu d’un bout Ă l’autre et j’ai plongĂ© dans sa lumière qui pĂ©nĂ©trait d’une chambre Ă l’autre l’arbre Ă fouets striant de minces traĂ®nĂ©es d’obscuritĂ© le corps immensĂ©ment douloureux — c’était une journĂ©e plus douce qu’une femme j’ai vu sous les lits de lourdes masses d’ombres prĂŞtes Ă voler autour des voleurs endormis dans la paume molle de leurs lits j’ai vu accrochĂ©es aux oreilles les aurĂ©oles de lourdes masses gardiennes aux poings noirs et marchant au milieu Ă©criture sans rĂ©pit la pluie rompant des ailes grises et des prismes de courtes volontĂ©s phosphorescentes perdues parmi les hachures du rireleur trot rĂ©veillant les champs fermĂ©s par les yeux sans bruit se vissant sur l’écrou de la margelle du puits de rares halètements d’herbes folles et puis des catacombes d’oiseaux les oiseaux fuyant Ă travers les tentacules soumises les frères apprivoisĂ©s dans la glace les yeux de faĂŻence fixĂ©s aux enclos des patries oĂą l’on jette les terres dans des flaques de cadavres et d’urine plus loin j’ai vu les cils qui se pressent autour des oiseaux — couronne polaire et les puissantes chutes des oiseaux de lumière sur le monde enflammĂ© de journĂ©es sans issue et puis je n’ai plus rien vu quelqu’un a fermĂ© bruyamment la porte — amie pleureuse au fond de cale la nuit s’est recroquevillĂ©e en moi * sur des veillĂ©es de nymphes Ă tâtons il neige dĂ©sormais doucement des combles de nuit couleur de nuit — veilleur de runes qu’il n’y ait que les ravins fustigĂ©s par l’impĂ©tueuse bleuitĂ© l’œil parĂ© de girandoles va descendre de sa verrière avec un long sillage de sifflements aigus on se croyait glisser vers des rĂ©gions dures de blanÂcheur oĂą les glaçons jonchĂ©s de soupirs de dĂ©troit vers d’autres mers raniment l’inquiète fente que le matin abrupt ouvrit au cĹ“ur de la saison l’attelage des chiens s’emballant Ă la chassebroyant des cĹ“urs lĂ©gers les huttes de neige aux yeux de perle au fond des Ă©prouvettes d’avoir trop roucoulĂ© dans la bruine des Ă©paves joyeuses autour des pentes oĂą l’amour se dĂ©bat en cage sue dans l’âtre et crie et geint comme s’épuise un orage dans la camisole de force des barques dĂ©sarçonnĂ©es sur des sables muets une toux sans Ă©chos tapant contre la porte le vide oĂą bâille le rauque bleu soufflent les profondeurs gutturales d’onde — loin si maternel est le reproche qui couve le silence dans le ver luisant immobile et lumineux de tant de tension rester debout tempĂŞte Ă tribord la rage a conquis l’espace turbulent et le dĂ©lire flagelle les revenants de lait il n’y a plus que fantoches qui traĂ®nent au grĂ© des buts l’ensanglantĂ©e berceuse des agonies navales les dĂ©cevantes expĂ©riences harassĂ©es dĂ©vergondĂ©es Ă©manations de cris oblongs d’hyènes mĂŞlĂ©es aux frĂ©nĂ©sies des miasmes de cerveaux aux espĂ©rances impatientes de se dĂ©livrer c’était un matin rugueux d’écorce et de vides carapaces dans la cruautĂ© si jeunes Ă©taient les paroles que leur sens glissait sur la peau et la rĂŞcheur tout autour n’accablait la frondaison sonore du poids des remords que le sang incompris ruminait dans l’immense dĂ©vasÂtation de la mer * alors j’ai reculĂ© sous les porches abĂ®mĂ©s dans le silence la lune s’est recroquevillĂ©e en moi — et j’étais la nuit entière aux serres fastueuses de rocher prĂŞtes Ă dĂ©chiqueter l’humain silence * les routes sourdes perdaient leurs ailes et l’homme grandissait sous l’aile de silence homme approximatif comme moi comme toi et comme les autres silences |
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