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Poezii Românesti - Romanian Poetry

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La première aventure célèste de Monsieur Antipyrine
sceneggiatura [ ]
1916

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
di [Tristan_Tzara ]

2009-09-07  | [Questo testo si dovrebbe leggere in francais]    |  Inserito da Yigru Zeltil



Mr. BLEUBLEU
pénètre le désert
creuse en hurlant le chemin dans le sable gluant
écoute la vibration
la sangsue et le staphylin
Mataoi Lounda Ngami avec l’empressement d’un
enfant qui se tue

Mr. CRICRI
masques et neiges pourrissantes cirque Pskow
je pousse usine dans le cirque Pskow
l’organe sexuel est carré est de plomb est plus gros
que le volcan et s’envole au-dessus de Mgabati
issus des crevasses des lointaines montagnes
portugal débarcadère tropical et parthénogenèse
de longues choses de plomb qui se cachent
Dschilolo Mgabati Baïlunda

LA FEMME ENCEINTE
Toundi-a-voua
Soco Bgaï Affahou

Mr. BLEUBLEU
Farafamgama Soco Bgaï Affahou

PIPI
amertume sans église allons allons charbon chameau
synthétise amertume sur l’église isisise les rideaux
dodododo

Mr. ANTIPYRINE
Soco Bgaï Affahou
zoumbaï zoumbaï zoumbaï zoum

Mr. CRICRI
il n’y a pas d’humanité il y a les réverbères et les
chiens
dzïn aha dzïn aha bobobo Tyao oahiii hii hii hébooum
iéha iého

Mr. BLEUBLEU
incontestablement

Mr. ANTIPYRINE
porte close sans fraternité nous sommes amères fel
vire rendre scolopendre de la tour Eiffel
immense panse pense et pense pense
mécanisme sans douleur 179858555 iého bibo fibi aha
mon Dieu o mon Dieu le long du canal
la fièvre puerpuérale dentelles et SO2H4

Mr. BLEUBLEU
Tombo Matapo les vice-rois des nuits
ils ont perdu les bras Moucangama
ils ont perdu les bras Manangara
ils ont perdu les bras polygone irrégulier
à Matzacas la coccinelle est plus grosse que l’hémi-
sphère
cérébral
mais où sont les maisons les vice-rois des nuits

LA FEMME ENCEINTE
quatre cents chevaux soixante chameaux
trois cents peaux de zibeline cinq cents peaux d’hermine
son mari est malade
vingt peaux de renards jaunes trois peaux de chelizun
cent peaux de renards blancs et jaunes
un grand oiseau en vie Tyao
ty a o ty a o ty a o
et quatre beaux fusils

Mr. CRICRI zdranga zdranga zdranga zdranga
Mr. BLEUBLEU di di di di di di di di
PIPI zoumbaï zoumbaï zoumbaï zoumbaï
Mr. ANTIPYRINE dzi dzi dzi dzi dzi dzi dzi dzi

le grand nommé Bleubleu grimpe dans son désespoir
et y chie ses manifestations de la journée dernière il
ne veut rien de latéral et s’encloître à la manière des
angelus dans son clocher intestinal à l’arrivée de la
police il est dégoûté et se rend vivement contrarié

Mr. CRICRI
maisons flûte usines tête rasée
107 quand la nuit vint très tranquillement comme un
scarabée
les lapins entourant la cathédrale drale drale
et tournent jusqu’à ce qu’ils deviennent lumière H2O
comme les parties septentrionales qui s’enroulent à
Ndjaro

LE DIRECTEUR
il est mort en disant que la farce est un élément po-
étique, comme la douleur — par exemple
puis ils chantèrent

Mr. CRICRI crocrocrocrocrocrodril
LA FEMME ENCEINTE crocrocrocrocrocrocrodrel
PIPI crocrocrocrocrocrocrocrodrol
MR. ANTIPYRINE crocrocrocrocrocrocrocrocrodral

à la fin il ne tarda point de s’allumer sans l’aide du
cubiste et Kintampo et Crans et Begnins et Nicolas
assistèrent et furent baldaquins les longueurs déme-
surées de leur enchantement s’appelèrent dorénavent
mganoni

PIPI
j’ai sur le sein 5 tant de belles taches
aux bords 16 blessés les robes 7 des anges
en arc-en-ciel de cendre 4

Mr. ANTIPYRINE
oiseaux enceints qui font caca sur le bourgeois
le caca est toujours un enfant
l’enfant est toujours une oie
le caca est toujours un chameau
l’enfant est toujours une oie
et nous chantons
oi oi oi oi oi oi oi oi oi oi oi oi oi oi oi oi oi oi

LE DIRECTEUR
je suis historique
tu arrives de la Martinique
nous sommes très intelligents
et nous ne sommes pas des allemands

Mr. CRICRI
l’énergie du mouvement intérieur
vire violon monte monte nègre balcon
et demain je serai malade — à l’hôpital

Mr. ANTIPYRINE
Soco Bgaï Affahou
les quiétudes des marécages pétrolifères
d’où s’élèvent à midi les maillots mouillés et jaunes
Faraangama les mollusques Pedro Ximenez de Batumar
gonflent les coussins des oiseaux Ca2O4SPh
la dilatation des volcans Soco Bgaï Affahou
un polygone irrégulier
l’écoeurement au son sautant et beau temps

Mr. BLEUBLEU
Borkou Mmbaz la gymnastique Mmbaz 20785
sous ces décombres là-bas gît Jerez Amantillado

Mr. ANTIPYRINE
les plus étroits parallélépipèdes circulent parmi les microbes
les autos et les canards nagent dans l’huile
je veux vous rendre justice
Erdera Vendrell

Mr. BOUMBOUM
les chansons des saltimbanques se réunissent familière-
ment avant
le départ
l’acrobate cachait un crachat dans le ventre
rendre prendre entre rendre rendre prendre prendre
endran drandre
iuuuuuuuuupht
là où oiseau nuit 1000 chante sur le grillage
où oiseau nuit chante avec l’archange
où oiseau nuit chante pour les apaches
et tu as gelé au ciel près de ma belle chanson
dans un magasin de verreries

NPALA GARROO
On enroule l’arc-en-ciel les pendus se vaporisent
le nombril le soleil se rétrécit
et l’étudiant mesura sa dernière intensité
il était tout de même amoureux et creva

TRISTAN TZARA
Dada est notre intensité; qui érige les baïonnettes sans conséquence la tête sumatrale du bébé allemand; Dada est l’art sans pantouffles ni parallèle; qui est contre et pour l’unité et décidément contre le futur; nous savons sagement que nos cerveaux deviendront des coussins douillets que notre anti-dogmatisme est aussi exclusiviste que le fonctionnaire que nous ne sommes pas libres et que nous crions liberté Nécessité sévère sans discipline ni morale et crachons sur l’humanité. Dada reste dans le cadre européen des faiblesses, c’est tout de même de la merde, mais nous voulons dorénavent chier en couleurs diverses, pour orner le jardin zoologique de l’art, de tous les drapeaux des consulats clo clo bong hiho aho hiho aho Nous sommes directeurs de cirque et sifflons parmi les vents des foires, parmi les couvents prostitutions théâtres réalités sentiments restaurants Hohohohihihioho Bang Bang. Nous déclarons que l’auto est un sentiment qui nous a assez choyé dans les lenteurs de ses abstractions, et les transatlantiques et les bruits et les idées. Cependant nous extériorisons la facilité nous cherchons l’essence cenrale et nous sommes contents pouvant la cacher; nous ne voulons pas compter les fenêtres de l’élite merveilleuse car Dada n’existe pour personne, et nous voulons que tout le monde comprenne cela car c’est le balcon de Dada, je vous assure. D’où l’on peut entendre les marches militaires et descendre en tranchant l’air comme un séraphin dans un bain populaire, pour pisser et comprendre la parabole Dada n’est pas folie — ni sagesse — ni ironie regarde-moi, gentil bourgeois.
L’art était un jeu, les enfants assemblaient les mots qui ont une sonnerie à la fin, puis ils criaient et pleuraient la strophe, et lui mettaient les bottines des poupées et la strophe devient reine pour mourir un peu, et la reine devint baleine et les enfants couraient à perdre haleine.
Puis vinrent les grands Ambassadeurs du sentiment
qui s’écrièrent historiquement en choeur
psychologie psychologie hihi
Sciences Science Science
vive la France
nous ne sommes pas naïfs
nous sommes successifs
nous sommes exclusifs
nous ne sommes pas simples
et nous savons bien discuter l’intelligence
Mais nous Dada, nous ne sommes pas de leur avis car l’art n’est pas sérieux, je vous assure, et si nous montrons le Sud pour dire doctement : l’art nègre sans humanité c’est pour vous faire du plaisir, bons auditeurs, je vous aime tant, je vous aime tant, je vous assure et je vous adore

LA PARABOLE
si l’on peut demander à une vieille dame
l’adresse d’un bordel
oi oi oi oi oi oi oi oiseau
qui chantes sur la bosse du chameau
les éléphants verts de ta sensibilité
tremblent chacun sur un poteau télégraphique
les quatre pieds cloués ensemble
il a tant regardé le soleil que son visage s’aplatissa
oua aah oua aah oua aah
Mr. le poète avait un nouveau chapeau
de paille qui était si beau si beau si beau
il ressemblait à une auréole sainte
car vraiment Mr. le poète était archange
cet oiseau est venu blanc et fiévreux comme
de quels régiments vient la pendule ? de cette musique humide comme
Mr. CRICRI reçoit la visite de sa fiancée à l’hôpital
dans le cimetière israélite les tombeaux montent comme
des serpents
Mr. le poète était archange — vraiment
il disait que le droguiste ressemble au papillon et au
Seigneur et que la vie est simple comme un boum-
boum comme le boumboum de son coeur
la femme construite en balons de plus en plus petits co-
mmença à crier comme une catastrophe
ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
l’idéaliste a tant regardé le soleil que son visage
s’aplatissa
taratatatatatatata

Mr. ANTIPYRINE
A Ndumba à Tritriloulo à Nkogunlda
il y a une grande auréole où les vers circulent en silence
car les vers et les autres animaux ont aussi des peines
des douleurs des inspirations
regarde les fenêtres qui s’enroulent comme des girafes
tournent se multiplient hexagones grimpent tortues
la lune se gonfle marsupial et devient chien
l’ara et le cacatoès admirent le chien
un lys vient d’éclore dans le trou de son cul
c’est le troupeau des montagnes en chemise dans
notre église qui est la gare de l’Ouest les chevaux se
sont pendus à Bucarest en regardant Mbogo qui monte
sur ses bicyclettes tandis que les cheveux télégraphiques s’enivrent
des oreilles du ventriloque débordent quatre ramoneurs
qui crèvent ensuite comme des melons
le prêtre photographe a accouché trois enfants striés
pareils aux violons sur la colline poussent des pan-
talons un histrion de feuilles lunaires se balance
dans mon armoire
— ma belle enfant aux seins de verre aux bras pa-
rallèles de cendre, racommode-moi l’estomac il faut
vendre la poupée
un mauvais garçon est mort quelque part
et nous laissons les cerveaux continuer
la souris court en diagonale sur le ciel
la moutarde coule d’un cerveau presque écrasé
nous sommes devenus des réverbères
des réverbères
des réverbères
des réverbères
des réverbères
des réverbères
des réverbères
des réverbères
des réverbères
des réverbères
puis ils s’en allèrent

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