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Mélancolie
poesia [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
di [donaris ]

2010-06-19  | [Questo testo si dovrebbe leggere in francais]  

Literary Translation - Translations of classic and original poetry and other materials %Questo testo è una continuazione  | 



C’était comme si les nuages avaient ouvert une porte,
Par où la reine blanche de la nuit passe, morte.
Ô dors, ô dors en paix entre mille luminaires,
Dans la sépulture bleue et dans ton fin suaire,
Dans le cintre des cieux, splendide mausolée,
Toi, le monarque nocturne, beau, doux et adoré!
Les étendues du monde sont sous le givre blanc,
Qui couvre les villages d’un voile énorme, brillant;
L’air étincelle, clair; comme si elles étaient chaulées,
Demeures, ruines luisent sur le champ desolé.
Avec ses croix penchées, seul veille le cimetière,
Une chouette grise, sinistre, se pose sur l’une d’elles.
Et le clocher crépite, la cloche heurte les piliers;
Le transparent démon, passant à sa volée,
Effleure très doux le cuivre de son aile crenelée,
Faisant sortir une plainte aiguё et prolongée.
L’église en ruine
Reste pieuse, vieillie et tristement s’incline;
Par les carreaux brisés, les portes, siffle le vent –
Il semble qu’on entend ses mots ensorcelants –
Dedans, sur les icônes, les murs et les piliers,
Rien que des contours tristes, des ombres sont restées;
Comme prêtre, un grillon file une pensée obscure,
Comme chantre: une vrillette susurre dans le vieux mur.

................................................................................

C’est la croyance qui peint les saints dans les églises –
Et dans mon âme elle mit ses féeries exquises,
Mais les orages de la vie, ses vagues sans pitié
Rien que des contours tristes, des ombres y ont laissé...
En vain je cherche ce monde dans mon cerveau lassé,
Car triste, tardif y chante un grillon égaré;
Et sur mon coeur désert, en vain la main je tiens,
Il bat comme la vrillette dans un cercueil, doucement.
Et il me semble, lorsque je pense à ma vie,
Qu’elle coule doux, racontée par la bouche d’autrui,
Comme si n’était pas mienne, comme dans un rêve trompeur.
Qui est celui qui conte mon histoire par coeur?
Je dresse vers lui l’oreille – et ris de ce que j’entends
Comme des douleurs d’un autre ... Serais-je mort pourtant?

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